Chronique du 20 mars 1999

20 mars 1999

Événement sans précédent dans l’histoire de Saint-Pierre et Miquelon : le Conseil Municipal de Saint-Pierre a refusé de voter son budget lors de sa séance d’avant-hier.
Marc Plantegenest, successeur d’Albert Pen, fait monter la pression contre le Conseil général en l’accusant de le mettre dans l’impossibilité d’équilibrer son budget.

Bernard LeSoavec, président du Conseil général, a dénoncé ce qu’il considère comme un geste d’une extrême gravité. Pour lui, le Conseil municipal est un « danger mortel » pour l’Archipel comme il l’a déclaré sur les ondes de RFO vendredi 19 mars. Il s’en prend à ceux qu’il considère comme des « apprentis politiciens ».

Suite à la décision du Conseil Municipal, la commune de Saint-Pierre risque d’être mise sous tutelle à la fin de ce mois, les Saint-Pierrais perdant ainsi leur pouvoir de décision. La Chambre régionale des Comptes risque d’imposer des mesures impopulaires.

Il s’agit là d’un bras de fer important entre deux équipes au pouvoir, l’une au Conseil général, l’autre au Conseil Municipal. Il s’inscrit dans la campagne politique qui s’ouvre pour les futures élections cantonales prévues en l’an 2000.

Derrière ce conflit émerge à nouveau la question de la révision du statut qui cristallise la rivalité entre les deux parties.

Plus que jamais les îles Saint-Pierre et Miquelon apparaissent comme divisées. Que peut gagner la population de ces divisions ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
20 mars 1999