Chronique du 10 avril 1999

Dans son numéro du 9 avril 1999, l’hebdomadaire municipal, L’Echo des Caps, mentionne que « Pour la première fois, les patrons pêcheurs de l’Archipel se sont partagés eux-mêmes le quota de crabe des neiges. Le Préfet, M. Rémi Thuau, a préféré laisser les professionnels se partager la ressource eux-mêmes. »

La nouveauté est d’importance, quand même ! Mais, sage décision admettons-le, permettant la pleine prise de responsabilités par les acteurs locaux eux-mêmes. Et leçon d’optimisme en elle-même.

À noter toutefois qu’on peut regretter à Saint-Pierre que le crabe lui-même ait pris le pas sur la morue elle-même, tant dans la réalité du monde de la pêche elle-même que dans le fonctionnement du corps social lui-même. Le tout concomitant à une raréfaction de la neige, qui avait au moins pour elle-même sa pureté et sa blancheur.

La morue ayant trouvé refuge dans quelque maison close, le crabe envahit l’archipel, sans quitter les eaux troubles. On s’attend, dans les milieux autorisés, à lire un jour la brève suivante :
« Comme à l’accoutumée, les responsables de l’Archipel se sont partagé eux-mêmes le quota de crabes. Le Préfet de Saint-Pierre et Miquelon a préféré laisser lui-même les politiques se partager la ressource eux-mêmes. »

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
10 avril 1999