Chronique du 2 avril 1999

De l’art vestimentaire en politique.

Pour Georges Poulet, adjoint au Maire, et directeur de L’Echo des Caps, la crainte est que l’équipe adverse lui fasse porter le chapeau, à lui, comme à ses colistiers, d’une augmentation des taxes locales, comme il l’explique dans son journal n° 752 du 26 mars 1999. Chauve respecté, ne véhiculerait-il pas soudain l’angoisse d’être coiffé au poteau ?

Une demi-page plus haut, Albert Pen, ex-Maire de Saint-Pierre, auto-mis à pied, ce qui pourrait justifier un éventuel complexe du talon d’Achille, se défend de n’avoir jamais « chaussé les bottes des autres », image reprise une demi-page plus bas, dans un mimétisme parfait, par Georges Poulet qui reproche au Conseil Général de « chausser les bottes » de l’équipe municipale au pouvoir, héritière, dans sa représentation suprême, de l’équipe du Conseil Général sortie en grandes pompes de son pied-à-terre en 1994.

Ce qui permet de comprendre la volonté affirmée page suivante de Fred Beaumont, premier adjoint au Maire, de faire connaître « l’histoire de la Commune en marchant », en donnant sans discrimination un bon coup de chapeau à tous ceux qui auront mis ce dernier projet sur pied.

Le Maire s’interdit quant à lui, dans son éditorial, de piocher dans les « poches » du contribuable.

Du chapeau aux godasses, en passant par le pantalon, il ne manque que la veste. Mais là, les politiques, cul et chemise, n’en soufflent mot. Leur esprit est ailleurs.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
2 avril 1999