Nos îles sont blanches de neige en ce lundi de Pentecôte, comme si les frimas s’étaient donné rendez-vous pour un ultime baroud d’honneur. En quelques heures, chaussées couvertes, voitures gelées, chassé-croisé de chasse-neige, nous remontons le temps en quête de jeunesse.
Faut-il gémir de ce retour en force de l’hiver ou simplement goûter à ce qui se fait rare : les collines blanchies sous la froide gerçure ?
Les bateaux sont au port, le vent souffle en tempête. En ce jour d’avril, alors que dans la nuit de samedi à dimanche nous sommes passés à l’heure d’été, tout nous invite à la modestie dans nos prévisions, fussent-elles météorologiques.
Henri Lafitte, Chroniques insulaires
5 avril 1999