Chronique du 3 juin 1999

Coup de sang à la RATP, le transporteur parisien, suite à la rupture d’anévrisme d’un de leurs agents.
« La mort d’un homme mérite à la fois le respect, la colère et la mobilisation » a déclaré François Hollande, premier secrétaire du Parti socialiste.
« La grève ! » ont décrété les syndicats.
Résultat : artères de Paris bouchées, engueulades des impatients au pied du malade, résignation des patients, et retour à la maison pour ceux qui ont de la veine.

Bon, calculons… A raison d’une grève par jour par mort d’homme inopinée, combien de temps faudra-t-il pour rétablir les transports en commun au Kosovo et en Yougoslavie, suite aux décès par manque de bol sous les bombes collatérales de nos militaires anesthésiants ?

  Combien de temps vivrons-nous en colère ?, dit l’un.

  Et mobilisés ?, dit l’autre.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
3 juin 1999