Chronique du 5 juin 1999 (2)

Dans un message à la nation, le président Chirac a dit que les Kosovars pourraient rentrer dans leurs foyers.

  Allumés ?
Il paraît que le Président va venir à Saint-Pierre en septembre. On va lui poser la question. Pour un peu qu’il aille au Québec, par souci d’équilibre avec l’Acadie, écouter la chanson de Ferland : « Fais du feu dans la cheminée
Je reviens chez nous
S’il fait du soleil à Paris
Il en fait partout ».

Quant à Cohn Bendit, il a vu le coup venir le bougre. Un bon plan Prodi pour reconstruire la Serbie, mais pas de plan Marshall surtout. L’euro, mais pas le dollar. C’est pas toujours aux mêmes d’avoir sa petite Angleterre, sa petite Allemagne, son petit Japon. A nous la reconstruction. Et d’ailleurs, le président – eh oui, Chirac, toujours le même – a pris les devants lui aussi. Faut pas tout laisser à Cohn Bendit, tu décohnes ou quoi ? – la Yougoslavie va intégrer l’Europe. C’est toujours mieux que de se faire désintégrer.

Milosevic, lui, est toujours dans ses pompes, funèbre. C’est d’ailleurs avec lui qu’on négocie. Tiens, j’avais mal compris. Mais je suis comme les autres, comme dirait le ministre Richard de la défense, j’ai fait confiance.

Bref, pas de référence à Milofasciste dans le plan de paix russo-américain -ou russo-occidental, pour faire plaisir aux autres-. Le TPI (tribunal pénal international), s’en émeut, par la voix de Louise Arbour, -ou à rebours-, son procureur.

L’OTAN est contente. Elle pense avoir gagné sa première guerre, grâce aux Russes qui n’en font pas partie. C’est ce qu’on apprendra à nos petits enfants plus tard quand on leur dira : « C’était du temps où l’on construisait l’Europe ».

La vie continue donc. Et Dallas est en route vers la coupe Stanley, comme l’annonce à la une le quotidien USA Today. Boris Eltsine a sorti le samovar à la santé des Kosovars et moi je vais aller prendre mon petit déj : café, croissants sans dioxine.

Tiens, au fait, les Belges ont-ils participé à l’aide humanitaire ? Il paraît que les industriels peuvent suivre, sans coup faillir, la chaîne de leurs produits.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
5 juin 1999