Chronique du 3 juillet 1999 (2)

« Fête des Marins, le grand retour », ainsi l’Echo des Caps titre-t-il son édition du 18 juin 1999.
« Retour à la cabane », ainsi Marc Derible, auteur local, intitule-t-il sa dernière production.
« La Comédie des îles de retour » annonce l’Echo des Caps du 18 juin pour évoquer une future visite à Saint-Pierre d’une troupe de théâtre des îles de la Madeleine.
« Un retour pour un nouveau départ ? », s’interroge l’éditorialiste Albert Pen dans l’Echo des Caps du 2 juillet.
Le tout s’additionnant au retour des beaux jours et au retour des étudiants de métropole, la tendance actuelle est donc nettement au mouvement en arrière. A moins de considérer le retour comme une avancée, n’en déplaise au Petit Robert, mais pas à l’ex-maire de Saint-Pierre si j’ai bien compris son « Eh oui, me revoilà ! »
Comme quoi, s’il faut revenir pour aller de l’avant, il vaut peut-être mieux faire du sur-place, ce qui est la meilleure façon de ne pas se faire distancer par le futur qui revient sur ses pas du fait que le passé a fait un trop grand pas vers l’avenir.
Ce qui m’amène à penser, cher lecteur, que le mouvement politique Archipel Demain risque de se trouver dépassé par le passé « qui perdure depuis 96 », comme le souligne Gérard Grignon dans sa lettre de divorce avec le président du Conseil Général.
Car, comme le souligne fort justement Georges Poulet, adjoint au Maire dans l’Echo des Caps du 2 juillet, à propos des explorations préhistoriques en cours à Saint-Pierre, « qui peut douter que la connaissance du passé soit un enrichissement pour l’avenir ? »
Pourquoi être alors sorti de l’âge de pierre pour y revenir quand « La vie de beaucoup d’hommes est un chemin mort et ne mène à rien », comme le précise toujours l’auteur du même article en choisissant cette citation de François Mauriac ?
N’est-ce pas cette leçon transcendantale du sur-place obligé qui conduit les politiques au retour inexorable vers la quête d’un siège pour que ça marche ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
3 juillet 1999