Chronique du 7 juillet 1999

Il faut toujours un monticule quelque part pour prendre de la hauteur. Dieu a eu besoin du mont Sinaï pour parler à Moïse. Jésus-Christ a eu besoin du Golgotha pour tromper l’adversaire. J’ai au moins besoin du Trépied, point culminant de Saint-Pierre, pour comprendre ce qui se trame dans ma paroisse (celle où j’officie, mais pas en curé, que diable !)

J’entends les litanies des politiques. Tous des saints, vous dis-je.

  Qui ? me demande mon ange gardien.

  Mais, nos responsables politiques, voyons. Ils sont tellement parfaits que toi mortel parmi le commun des mortels, tu passes inexorablement pour un pauvre pécheur.

  Mais qu’est-ce qui te fait dire cela ?

  Pourquoi crois-tu qu’on se cache pour mettre un bulletin dans l’enveloppe avant de la déposer dans l’urne ?

  ? mime l’ange.

  Parce qu’en choisissant un saint, on trahit obligatoirement tous les autres.

  Que je suis bête, fait l’ange.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
7 juillet 1999