Chronique du 9 juillet 1999 (2)

Charles « Pete » Conrad, astronaute américain connu pour avoir marché sur la Lune, est mort dans un accident de moto en Californie. « Si la NASA ne me renvoie pas sur la Lune, disait-il, je devrai le faire moi-même. » Il est de ces pince-sans-rire…

On peut regretter qu’il n’ait pas choisi de venir à Saint-Pierre plutôt que d’aller sur ce satellite blafard qui hante plus nos nuits que nos jours, il faut l’avouer.

  Un, cela aurait coûté moins cher au Contribuable (avec un grand C) américain*,

  Deux, il y a des cailloux à Saint-Pierre,

  Trois, on peut y être dans la lune en se fendant la pipe sans y aller du cigare dans un cactus ; il n’y a pas de cactus (à noter que j’ignore complètement dans quoi Charles « Pete » Conrad est allé avaler sa fumée).

Enfin, et cela n’est pas le moindre avantage, une attirance soudaine pour la Grande Décarrade lui aurait permis d’entrer illico au Paradis, car, ô lecteur agnostique, tu sais bien que c’est par une entrée que tu peux sortir, et vice-versa, à condition de trouver les clefs si la lourde est fermée, et que c’est Saint-Pierre qui a le trousseau.

Avoue que c’est quand même plus vivifiant, plus attractif, moins répulsif, que d’aller motu proprio faire du moto-cross sur un astre mort.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

P.S.

* Contribuable américain.
De :

  tribu, pour ce qui reste des indiens après leur avoir volé dans les plumes

  Con, pour l’adjonction du nouveau préfixe lié au capitalisme sauvage

  able, pour tout ce qui peut être récupéré

  américain, pour les étoiles.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
9 juillet 1999