Toujours dans le numéro 523 du 1er octobre 1993 de l’Echo des Caps (quand je tiens un journal entre les mains, je ne le lâche plus – voir la chronique précédente), mes yeux se sont posés gratuitement sur un article de Christine Courcol paru dans le journal « La Croix » et reproduit par notre hebdomadaire insulaire. « Saint-Pierre et Miquelon tenté par le tourisme », nous annonce le poulet. Je survole le tout et j’en viens à la conclusion : « Le gros handicap de Saint-Pierre et Miquelon, pour toucher ces touristes-là, c’est la mauvaise qualité et le coût des liaisons aériennes : si les liaisons par bateau ou par avion des provinces maritimes du Canada et de Terre-Neuve sont assez faciles, l’avion ne vient que deux fois par semaines de Montréal.
De métropole, il faut le plus souvent deux escales et seize heures de vol pour arriver à Saint-Pierre, pour un coût jamais inférieur à 8 000 F aller-retour. Avec en prime une piste trop courte qui rend l’atterrissage impossible pour les moyens-courriers et périlleux même pour les petits avions par temps de brouillard. L’Archipel devrait être doté d’une nouvelle piste d’ici à moins de cinq ans. »
La piste est sur le point d’être inaugurée. Il aura fallu attendre une année de plus. Ce qui est convenable, admettons-le. Mais combien de temps faudra-t-il attendre pour des dessertes plus nombreuses, des expéditions moins longues et une baisse réelle du prix du billet ? Le touriste, lui, n’attend pas. Il va ailleurs.
Henri Lafitte, Chroniques insulaires
28 août 1999