Chronique du 24 septembre 1999

Dans ce pays où la soupe est bonne, où l’on n’en finit plus de se gaver, de se bouffer, toutes dents dehors, tout est culinaire, des cuisines internes à celles plus collectives. Un président arrive, et hop, la priorité est à serrer les louches. Dans la foulée, tout se décide autour d’une table, comme en témoigne le député dans son éditorial du 18 septembre 1999. Mais cette attitude n’est pas l’apanage de la future opposition (je fais comme Paco Rabanne, j’anticipe – mais n’oublions pas que Paco a ravalé depuis sa salive), comme en témoigne le Maire de Saint-Pierre, ancien futur ( ?) président du Conseil général, dans son éditorial du 24 septembre 1999. « Pour « la petite histoire », il faut savoir que c’est sur un coin de table d’un restaurant de Saint-Pierre que le site d’implantation et l’orientation générale de la nouvelle piste ont été choisis », nous narre l’auteur. 360 millions au dessert, avec le service, après une bonne mise à plat. Pendant ce temps, d’autres préparaient les nouilles.

Bref, tout sert, tout le monde se sert, tout peut servir, tout le monde consomme, nos hommes politiques nous mijotent toujours quelque chose. Et même s’il n’y a pas là de quoi faire un plat, avouons qu’au pire ils s’en tirent toujours au moins avec une gamelle. Allez-vous étonner après cela que l’on ait un comportement d’enfants gâtés.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
24 septembre 1999