Chronique du 16 octobre 1999

Histoire de mœurs à Saint-Pierre. RFO relate dans son journal de 20 heures du 15 octobre 1999 le procès d’un quarantenaire qui aurait attouché l’an dernier une mineure âgée aujourd’hui de dix-sept ans. Attouchement consenti ou pas ? Telle est la question, votre honneur. Rien de neuf dans ces affaires sordides. Mais aujourd’hui, la mise en scène évolue, elle devient télévisuelle. Compte-rendu sur fond de justice et interview d’avocat, comme ches les grands (médias).

Spécificité oblige, on ne donne pas les noms. Il est d’autres lieux pour cela, notamment « Radio-Barachois », radio virtuelle s’il en est, puisque liée à la propagation des ondes, sans fil et sans filet, au détour d’un carrefour ou d’une halte à la poste.

Pas de nom donc, une retenue louable. Mais une propension au voyeurisme tout de même, un encouragement aux échanges (déplacés) dans un pays ou la salle d’audience du Palais de justice fait plus facilement le plein pretium doloris que la salle de spectacles du centre culturis (pour le plaisir de la rime – néologisme également pour symboliser la fusion du sport et de la culture, spécifique à l’Archipel).

Atmosphère malsaine, au fond, quand on se complaît dans le malheur des autres, en brossant le public dans le sens du poil, forme d’attouchement en soi répréhensible.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
16 octobre 1999