Chronique du 18 octobre 1999

Désenclavement aérien, un problème complexe ou complexé ?

Une relecture attentive des récents numéros de l’Echo des Caps (septembre-octobre 1999) m’amène à cette dubitativité (nom dont on se demande pourquoi on ne l’a pas inventé, car plus approprié que dubitation à connotation feinte) propice au questionnement. Qui dit « nouvelle piste » dit « nouvelles lignes ». Du moins « peut dire », peut s’imaginer, peut se susurrer, avant de rester coi. Quoi ?

En fait tout se passe comme si des déclarations tonitruantes du départ (en route vers une liaison directe avec Paris), on en venait à l’arrivée (avant tout départ, voire toute nouvelle envolée) à un retour sur terre prématuré.

Le numéro du 15 octobre 1999 de L’Echo des Caps consacre trois pages au « problème complexe » du « désenclavement aérien ». « Nous disons à nos élus, dit Yves Chemla, pilote à Air Saint-Pierre, attention, avant toute décision ou déclaration hasardeuse en ce qui concerne la desserte aérienne de Saint-Pierre et Miquelon, venez nous voir, nous vous expliquerons, comme nous l’avons toujours fait par le passé, quelles sont les options qui nous semblent les meilleures pour l’avenir ». De deux choses l’une comme qui dirait l’autre : ou les hommes politiques qui ont eu droit à ces explications n’ont rien compris, ou elles n’étaient pas claires. S’ils n’ont rien compris, de deux choses l’une… non, je m’arrête, cela pourrait nous emmener trop loin.

Mais, résumons, les déclarations ont bel et bien eu lieu et elles étaient « hasardeuses », au risque de laisser sans voix, ce qui est toujours regrettable pour l’homme politique. Bref, aurait-on mis la charrue avant les bœufs, en évoquant incongrûment les nouvelles dessertes, à force de vouloir mettre les petits plats dans les grands à l’occasion de la visite présidentielle

Dans les prises de position au sol, n’y a-t-il pas recherche d’un coefficient de remplissage des urnes ? Ne nourririons-nous (nous à valeur indéfinie) pas à ce sujet quelques complexes au point de se (effet boomerang à trajectoire individualisée) prémunir contre tout vol au-dessus d’un nid de « coucous » (bye-bye, chiao, va-te-faire voir – différentes variétés du bras d’honneur un soir d’élection).

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
18 octobre 1999