Chronique du 20 octobre 1999

Que cela nous chante ou nous enchante, la politique est répétitive. Le chantier de la nouvelle piste est à peine terminé que nos représentants en remettent une couche. Ainsi en témoigne L’Echo des Caps du 15 octobre 1999 en relatant la rencontre entre le Ministre des DOM-TOM, d’une part et le couple des EX d’autre part (ex-Maire, ex-Président du Conseil Général), à la recherche d’axes (axe du Conseil économique pour l’un, axe du Conseil général – eh oui – pour l’autre). Car, ne l’oublions on a beau être EX, on peut être aussi père, pair, paire, surtout qu’à deux c’est plus prometteur, surtout quand on est deux AS.

A l’ordre du jour, la situation difficile de la Commune de Saint-Pierre : « Différentes pistes ont été explorées pour y remédier », la difficulté étant, tu en conviendras cher lecteur, de sortir des sentiers battus. Je me suis donc penché sur différentes utilisations possibles du mot « piste », façon personnelle d’examiner les voies défrichées par nos éminents explorateurs.

D’abord, il y a la piste qu’on suit, pour ne pas la laisser échapper, ce que rappelle régulièrement le Maire de Saint-Pierre depuis qu’il a été mis hors (piste) du Conseil Général. Il y a la piste sur laquelle on entre, histoire de passer à l’action, pour se retrouver sur la piste du Conseil qu’on a paumé parce qu’on faisait fausse route. Il y a la piste qu’on creuse, comme les routes, ce qui permet d’aller au fond des choses, et de sauver la commune, grâce aux fonds versés à fonds perdus pour creuser les tranchées, ce qui permet aux excavateurs de vous rouler une pelle au moment opportun pour vous dire merci. Car, adorateur abusé des surfaces trop lisses, plus il y aura de trous, plus la piste sera belle, celle qui mène au septième ciel, un soir d’élection, parce qu’on a choisi la piste aux étoiles.

Il suffit, ne l’oublions pas, de déblayer pour remblayer, d’approfondir pour rester à la surface, d’être sous terre pour prendre son envol et d’atterrir pour accoster (quand enfin tu arrives à bon port, car là est le but ultime).

A quoi bon alors brouiller les pistes puisque tout s’éclaire sur le chemin de Damas ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
20 octobre 1999