Chronique du 21 octobre 2006

Rubrique : Dossier de presse.

Titre : Touche pas à mon dossier.

Tel aurait pu être le titre ou sous-titre de l’éditorial du député Gérard Grignon, dans son Vent de la Liberté du 16 octobre 1999. Quoi qu’il s’en défende – mais s’en défend-il ? – il peut remercier Saint-Pierre (le concierge du Paradis) de voir Belzébuth en Albert Pen. Que pourrait-il écrire, le saint homme, si l’autre ne psalmodiait pas, sachant qu’il passe son temps à lui envoyer une prière d’aller se faire (…) ?

La recette n’est pas nouvelle (au Paradis aussi il faut bien que quelqu’un s’occupe de la tambouille, asti ! – comme qui disent nos amis québécois) ; quand Albert Pen, Conseiller économique, met les pieds dans le plat, le député tremble sur son assiette, de peur de passer à la casserole (et ce malgré le vote en faveur du PACS). De là à ce qu’il s’en trouve de surcroît hypothéqué…

Quel crime de lèse-majesté (mais sommes-nous en république ?) que de scruter une zone d’ombre dans la clarté des opérations de transbordement, sans lumières particulières ! « Est-ce défendre l’Archipel à un moment où ce dossier est dans l’attente… ? ». «Tous les élus se sont mobilisés pour défendre ce dossier. » (Tiens, le Maire aussi ?) « A Bruxelles, les représentants de la France ont fait bloc pour défendre ce dossier ». « Lionel Jospin lui-même (…) réaffirme de façon très nette la position du Gouvernement en total appui de l’Archipel dans ce dossier » (pour que l’Archipel soit bien assis ?) « Et le Conseiller Economique et Social, lui, tente de démolir tout cela alors qu’il s’agit d’un dossier fondamental ».

Bref, si avec tout ça Albert Pen ne se balade pas torse nu, du fait qu’il aura paumé ses chemises rangées dans son dossier, c’est qu’un pote, cul et chemise, lui aura dit d’aller se rhabiller.

Car en fin de compte, il aurait pu réfléchir avant de prendre une position (imprudente), ce qui aurait sauvé beaucoup d’encre.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
21 octobre 1999