Chronique du 22 octobre 1999

L’hiver approche, sans faire de foin. L’an 2000 paît à nos porches (ris, patate).

A Miquelon, les chevaux hennissent de soulagement ; ils ne se cailleront pas les meules dans la gadoue et pourront dormir comme des sabots. La Collectivité a pris le mors aux dents et va leur construire des stalles. Il fera bon danser sur le plancher des vaches le soir du Réveillon, mais au moins on n’achèvera pas les chevaux.

A Paris, Xavière Tiberi, campagne du Grand Cocher de la Capitale rue dans les brancards. Le RPR réagit à hue et à dia. « Fumier », pense l’un ; « on est dans l’caca », pense l’autre. « La droite doit nettoyer les écuries d’Augias », a déclaré Patrick Devedjian, candidat à la présidence du parti.

A Saint-Pierre, on prévoie de fermer les hôtels à l’approche des fêtes de fin d’année. Les touristes (de dernière minute) coucheront dehors. Pas un étranger n’a voulu parier sur Saint-Pierre. Rien n’est prévu pour l instant pour la nuit du nouvel an. A Saint-Pierre, comme à Miquelon, on n’achèvera pas les chevaux.

Comme ça, il n’y aura pas de cinéma.

Quant à l’an 2000 qui approche, on se demande qui prendra les rênes du pays. Il s’agira de miser sur le bon cheval, dans le respect de la tradition. Je les entends venir avec leurs gros sabots.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
22 octobre 1999