Chronique du 23 octobre 1999

Le sommet de la francophonie de Moncton se termine à peine que chacun peut prendre conscience du rôle majeur joué par la femme du Maire de Paris, Xavière Tiberi, payée 205 006 francs nets pour un rapport obscur de 36 pages sur la question francophone à la demande du Conseil Général de l’Essonne. Non, ce n’était pas fictif, clame la pauvresse (depuis qu’elle a dû rembourser), harcelée par une justice décidément pingre. D’ailleurs j’ai utilisé l’atlas et le Petit Larousse, ajoute-t-elle, ouvrages de référence tellement hors de prix qu’il est temps de revaloriser les bourses de nos étudiants et les aides en tout genre pour le sain apprentissage de nos enfants.

C’est ainsi qu’on apprend – dans le dictionnaire susmentionné que :

  franco = sans frais « recevoir un paquet franco de port »

  francophonie = « collectivité constituée par les peuples parlant le français : la Wallonie appartient à la francophonie ». Si on y ajoute une histoire belge ! Coût : 205 006 francs, « franco de bord, clause par laquelle le vendeur s’engage à livrer sans frais la marchandise ». Surtout s’il s’agit de billets de banque.

Xavière a tout appris sur le terrain, avec son mari. Certain(e)s apprennent tout sur l’oreiller. Qu’importe ! Elle aura su ramener la couverture sur son inculture et la draper d’un voile francophone tissé pudiquement au fil des rencontres avec ses hôtes drapés.

205 006 francs pour 36 pages, soit 5 694,61 francs par page. Voilà qui rapporte plus que de vulgaires chroniques, écrites en français de surcroît, le doigt sur un petit robert – pour des plaisirs salaces.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
23 octobre 1999