Chronique du 25 octobre 1999

La « semaine bleue » s’achève. Pour ceux qui l’ignorent, l’Archipel a écouté les personnes âgées. Il faut regarder derrière pour mieux espérer, tel aura été le message éculé des jours écoulés.

« C’est devant qu’il faut regarder, pas derrière », clame une fois de plus le député de Saint-Pierre et Miquelon. Aucun rapport avec les personnes âgées, puisque dans son édito du 23 octobre 1999, du Vent de la Liberté, il justifie son vote en faveur du PACS (Pacte Civil de Solidarité), pour la défense des couples hors mariage, homosexuels compris (mais il n’aborde pas ce thème).

Regarder devant, voilà une idée fixe qui risque de le couper d’une partie de son électorat, à commencer par les personnes âgées, les automobilistes (population en accroissement) habitués à regarder dans le rétroviseur, archéologues et passionnés d’histoire de tout poil, sans oublier ceux qui vérifient constamment combien de points il leur manque pour la retraite, sachant que l’avenir, en ce qui les concerne, dépend essentiellement du passé.

Le député, n’en doutons pas, ne manquera pas de rassurer tout le monde, surtout si à force de regarder devant il s’aperçoit soudain, en tournant la citrouille (par ces temps d’halloween), qu’il n’y a personne derrière. N’est-il pas bon de rappeler à ce stade qu’il fut une époque où de nombreux ci-devant perdirent la tête.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
25 octobre 1999