Chronique du 3 octobre 1999

Il fut un temps où l’homme, pour se faire pardonner de ses fautes, allait à confesse chercher l’absolution que lui concédait un prêtre étolé au prix de quelques patenôtres. Personne n’était dupe, mais chacun avait sa liberté et le pouvoir était partagé.
L’heure est désormais à l’auto-absolution, ce qui sauve une démarche, met les curés au chomedu, tout en participant à la recherche de la meilleure rentabilité à l’heure des flux tendus.
L’ « homme politique », dit le député Gérard Grignon dans son éditorial du Vent de la Liberté du 2 octobre 1999, « doit avoir aussi la modestie de reconnaître qu’il n’a pas toujours raison qu’il peut se tromper ». A ce stade, l’aveu est sincère, voire pathétique, mais honnête et ne peut que recueillir notre admiration. Le député poursuit : « C’est humain. Et puis chacun a le droit à l’erreur ».

Le député s’est trompé au sujet de la nouvelle piste. Il était contre, le Maire actuel était pour. Mais en vertu de ce qui précède comme argumentaire, « pourquoi donc ressasser une éternelle rancœur » ? Exit l’erreur, du passé faisons table rase, avec une croix dessus, le député s’est pardonné la faute.

Pourquoi donc s’appesantir sur les erreurs ?

La sonde Orbiter s’est écrasée le 22 septembre sur Mars à cause d’une erreur de calcul. Défaillance humaine d’un groupe d’ingénieurs qui ayant fait tous ses calculs en miles a oublié de convertir le tout en kilomètres. Résultat, la sonde est passée à 60 kilomètres de Mars au lieu de 60 miles et a cramé. « Les gens font parfois des erreurs », a déclaré un responsable de la NASA. Coût de l’erreur : 150 millions de dollars US.

Mais, comme dirait le député de Saint-Pierre et Miquelon, « il est nécessaire de dépasser le passé. Car seuls doivent nous préoccuper le progrès et l’avenir ».

Et si la recherche effrénée d’une liaison directe avec Paris était une erreur ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
3 octobre 1999