Chronique du 31 octobre 1999

La bouclerons-nous ou pas ?
Je veux parler de la ceinture, of course.
Le 24 octobre, suite à l’annonce sur RFO de la volonté conjointe de la Municipalité, de la Préfecture, de la Gendarmerie, cela me paraissait inéluctable.
Echo des Caps n° 774 du 29 octobre 1999, changement de décor. Je le plante (sans me planter) :

  Edito du Maire « Sécurité routière »

  Extrait : « On parle beaucoup du port obligatoire de la ceinture. Certes, je l’ai suggérée, mais je ne voudrais surtout pas que cette initiative soit mise à profit uniquement pour ajouter une contrainte aux automobilistes locaux, au seul prétexte que cela s’applique ailleurs… Je veux véritablement qu’on trouve des solutions appropriées au problème posé. »

Certes : adverbe – sert à renforcer l’idée exprimée, avant l’expression d’une idée opposée.
Explication : d’abord tu la boucles, puis ensuite tu l’ouvres.
« Je l’ai suggérée ». En a donc donné l’idée plus ou moins nettement.
Mais : adverbe pour marquer une objection.
« Je ne voudrais surtout pas » : conditionnel présent qui, à ce stade, atténue la volonté, ou à défaut la suggestion, le « surtout pas » insistant que ce serait contraire à la volonté de celui qui, mon neveu, ne veut pas.
« soit mis à profit uniquement » : partie de phrase ambiguë qui peut laisser entendre que l’auteur ne veut pas qu’on la boucle, du fait du détournement opératoire de l’action vidée de son sens giratoire, ou au contraire qui en accepte le port inéluctable en y apportant une connotation polysémique (à haute valeur ajoutée).
« Je veux » : terme fort, exprimant sans détours la volonté.
« qu’on trouve des solutions appropriées », le port de la ceinture n’en étant peut-être pas une.

Bref, une main sur la ceinture, l’autre sur le volant, une autre sur le pipette (rien à voir avec le jeu local qu’on pratiquait à l’époque où il n’y avait pas de tire à emboutir les enfants) et une dernière à me gratter la tête, tu conviendras que je suis exposé à une performance hors paire, qui me préserve au moins les deux pieds, l’un sur l’accélérateur et l’autre sur le frein avec le risque de me faire empapaouter la caisse.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
31 octobre 1999