Chronique du 17 novembre 1999

Emission intéressante sur TV5 lundi 15 novembre 1999. La Marche du Siècle, sous la houlette de Michel Field donnait la parole aux langues minoritaires, sans oublier l’étalon de la francité, le français fort à Malherbe qui, comme tu le sais ô mon frère rabelaisien, a tout désherbé.

Ironie du débat : alors que Bretons, Basques, Corses, Créoles s’entendaient à merveille, assumant sans complexes leurs différences dans un esprit d’échange, de partage et d’ouverture, les tenants du « français », clé de l’unité et de la compréhension mutuelle, s’empoignaient sans se comprendre, incapables de s’écouter. Gallo, Etienne, Séguin, autant de dissonances dans la même appétence d’affirmer la primauté cacophonique de leur assurance.

 Si le Français n’existait pas, pourrait-on se comprendre dans cette émission ? s’époumonait le journaliste.

  You bet, aurait pu dire un partisan du bœuf anglais.

  Moi pas comprendre, aurait pu dire un immigré. Pour le rassurer, il n’aurait pas été le seul.

  Mais l’important n’est-il pas d’être tolérant ? En tout cas je ne tolère pas qu’on pense autrement, aurait pu asséner un politologue.

« Douce France », chante encore le barde de la francité en souriant comme si de rien n’était.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
17 novembre 1999