Chronique du 1er novembre 1999

Hommage dithyrambique du Maire au départ du Préfet Thuau en ce mois d’octobre 1999.
Hommage plus nuancé quelques jours après dans l’éditorial de l’Echo des Caps du 29 octobre 1999 : « M. Thuau nous a quittés au bout d’un peu moins de 2 ans. Chacun l’aura remarqué, son séjour à Saint-Pierre s’est passé sans heurt majeur. » Est-ce à dire que le heurt est l’étalon de préférence ? « On peut dire de lui qu’il a rempli sa tâche de représentant de l’Etat en sachant « chenaler » entre les écueils de la vie politique et sociale de notre communauté ».

Chenaler, verbe local signifiant manœuvrer, au propre comme au figuré. Verbe à connotation duale, oscillant entre deux pôles, tout dépend de l’analyse qui sous-tend son emploi. Mais à éviter les écueils définit-on une politique ? La qualité réside-t-elle dans le fait de préserver les sacro-saintes rivalités qui sont le fondement de notre politique archipellienne ? Façon de confirmer les emplois de spécialistes en quelque sorte.

Que de chantiers passés en revue lors du pot de départ du préfet ! Que de louanges à cet égard ! Même la pêche a repris son envol, ce qui en soi est un exploit. « La pêche a connu, c’est vrai, un redémarrage intéressant qui nous laisse quelques espoirs pour le futur, à condition bien sûr que son développement soit harmonieux et programmé, ce qui n’est pas encore le cas malheureusement. » Donc, le bilan n’est pas si rose que cela.

Quant à Albert Pen, adjoint au Maire et Conseiller économique et social, il n’y va pas par quatre chemins dans le même numéro de l’Echo. « Cela ne nous empêche pas d’ouvrir les yeux, de ne pas être dupes, de ne pas prendre pour argent comptant les belles déclarations, toujours optimistes, des « huiles » (mot en caractères gras, dans le texte) qui nous visitent, ou des… Préfets sur le départ, toujours contents de leur bilan (et surtout soulagés de nous quitter avant d’avoir trop de « vagues » à subir…). Analyse politique diamétralement opposée à celle du Maire, son fidèle allié et compagnon de route.

On en retient donc que le Préfet n’aura pas été le seul à « chenaler » et que pour bien mener sa barque il faut être calé.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
1er novembre 1999