Chronique du 28 novembre 1999

A l’heure où la ville s’illumine (eh oui, le décor change à l’approche des fêtes de Noël), où nous approchons dangereusement de ses collègues fatidiques (combien de coups de minuit et de bogues potentiels à l’échelle de la planète ?), l’Archipel (j’aime cette majuscule qui veut que même Saint-Pierre et Miquelon s’estompent) s’achemine (joyeusement c’est beaucoup dire) vers son printemps électoral.

Qui détiendra les clefs collectives en l’an 2000 ? Ne va pas imaginer, ô lecteur, que tout ce qu’on lit dans la presse archipellienne, que tout ce que l’on entend au détour d’une interview radiodiffusée, soit inexorablement lié à cette approche fatidique.

  Eh, eh…

  Ah ?

Aussi est-il nécessaire de combattre le stress qui ne peut qu’envahir notre vie quotidienne. Je suis tombé par hasard (rassure-toi, sans me faire mal) sur un bulletin syndical (SNEC Informations d’octobre 1999, et pourtant je ne suis pas du genre catho, mais je t’ai déjà fait part de ma tendance à lire tout ce qui entre dans mon champ de vision) où une large place est accordée à ce mal des temps modernes. Afin d’aider les candidats à se détresser, je livre cet extrait qui peut éventuellement leur être utile (sachant que surfer est désormais le propre de l’homme) :
« Au service de qui suis-je ? Est-ce que j’agis pour le bien du groupe, son avancée ou pour ma propre notoriété ? Suis-je celui qui fait le lien ou celui qui veut garder les pleins pouvoirs ? Puis-je laisser ma place à un autre ou est-ce que je m’agrippe « à mon fauteuil » ? N’éludons pas toutes ces questions mais posons-les déjà pour nous-mêmes et non pour notre voisin d’à-côté ? Cela peut nous réserver bien de surprises mais quel humour de se découvrir ! »

Et chacun d’en prendre son parti, ce qui fait qu’on n’est pas sortis de l’auberge. J’aurais peut-être mieux de ne pas aborder ce sujet.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
28 novembre 1999