Chronique du 6 novembre 1999

Vous connaissez Trait d’Union ? C’est le journal du sénateur. Il paraît que le numéro 16 marque une nouvelle formule, puisque c’est un mensuel. Avant, il paraissait tous les mois, ce qui agrémentait ma semaine (des quatre jeudis). Mais l’important n’est-il pas d’avoir le temps de le lire ? Surtout que le « temps » est à l’honneur dans le dernier numéro.

Prenons donc le temps d’en narrer laconiquement l’essentiel (pour nous…marrer, bien entendu). Précisions en préambule que Trait d’Union n’a pas l’apanage des ingrédients propres à la dilatation subséquente à mon envie régulière de me déplier les badigoinces en me désopilant, attitude peu fréquente chez les culs-pincés (ce qui prouve que le rire est le propre de l’homme).

Mais je batifole.

« …Dans l’air du temps », titre le mensuel à propos du nouveau statut de la Polynésie française. Une affaire qui peut nous donner des idées, si on prend le temps de réfléchir. Mais pour cela il faut du temps. « A coup sûr, mentionne l’article dont j’ignore l’auteur, puisque ce n’est pas précisé, cette accélération donnée à la décentralisation ne peut nous laisser indifférents ici même. » A condition que, ajouterai-je, cela ne ralentisse pas les réflexions concomitantes aux études récentes sur la question du statut de Saint-Pierre et Miquelon, ce qui nous ferait perdre un temps fou. D’ailleurs le sénateur ne s’y trompe pas (car seul un élu peut faire l’analyse que l’on repère dans l’encart jouxtant l’article mentionné) : « Adapter et peaufiner le processus de décentralisation qui date des années 1982-1983 est une nécessité (donc c’est urgent, ndlr). Mais cela demande réflexion (donc cela peut attendre, ndlr, again). « Réflexion, c’est la ligne tracée par la commission pluraliste de décentralisation présidée par Pierre Mauroy, pour franchir cette nouvelle étape (parce qu’avant on ne réfléchissait pas, ndlr, de nuevo). Ce devrait être également le maître-mot dans le débat local afin d’approcher au plus près du consensus nécessaire pour mieux assurer l’avenir. » A ce stade, nous ne sommes pas sortis de l’auberge (même si les Espagnols ont mis la clé sous la porte du dispensaire). Compte tenu des forces centrifuges qui mobilisent nos hommes politiques, c’est pas demain que ça pètera des flammes au centre.

« Chaque chose en son temps », titre la rédaction en faisant le point sur la nouvelle piste, précisant au passage que « pour le sénateur qui n’a pas été étranger à la décision de construire prise par Dominique Perben, cette nouvelle infrastructure est un outil majeur du désenclavement et du développement de l’Archipel. » A charge pour les voyagistes de se bouger le train (qui n’est désormais plus celui du sénateur).

« Si vous voulez une place pour votre barcasse, il vous faudra « laisser du temps au temps » », titre encore le journal en insistant sur le fait que « le sénateur apporte sa pierre à l’édifice grâce aux fonds qu’il a obtenus de la réserve parlementaire. » C’est donc en plongeant dans les fonds de caisse qu’il aura pu trouver les pépites nécessaires à la réalisation des quais futurs, qui, flottants, ne toucheront pas le fond.

Quant aux dates sur l’agenda du sénateur, du 16 au 30 septembre, on note deux rendez-vous et un travail de commission au Conseil Général. Mais octobre est plus fourni.

Chaque chose en son temps.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
6 novembre 1999