Chronique du 9 novembre 1999

Ô temps, prends ton envol !

Au rythme où vont les choses, s’il n’y a pas d’accélération du sablier qui scande nos jours et nos nuits, ce n’est pas demain qu’on pourra goûter les joies d’une desserte aérienne au goût du jour. Telle est la conclusion qu’on peut tirer suite à l’étude récente menée au niveau des responsables de l’archipel pour analyser les conditions d’une amélioration du désenclavement aérien, suite à l’inauguration de la nouvelle piste. L’avion est encore sur les planches à dessin, a mentionné le directeur d’Air Saint-Pierre sur les ondes de RFO. D’études en analyses, en recherches, quel sera le propulseur ailé le mieux adapté pour nos besoins futurs. Surtout qu’ils sont déjà d’actualité. Bref, que font nos spécialistes en avionique ? La planche ?

Pourtant l’appareil ad hoc semblerait exister, si l’on en croit le Maire de Saint-Pierre. « Je le crois d’autant plus que le BAE 146, dont la motorisation a évolué, pourrait assurer une desserte tout à fait convenable des destinations habituelles d’Air Saint-Pierre sur le Canada. » « Je ne doute pas qu’on reparlera de cet avion dans la perspective d’une liaison directe sur l’Islande. » Le Maire croit, ne doute pas, on peut le croire, n’en doutons pas.

Pour l’instant, gardons les pieds sur terre, laissons les hautes sphères phosphorer. Je te fiche mon billet (gratuit) qu’à Saint-Pierre prendre l’avion pour Cythère coûtera toujours plus cher que de s’envoyer en l’air au septième ciel.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
9 novembre 1999