Chronique du 11 décembre 1999

Novembre 1999, trois jeunes larguent les amarres du Maria Galanta, bateau qui assure la navette inter-îles, qui s’en tire avec quelques ecchymoses. L’affaire aurait pu être plus grave. L’Echo des Caps du 19 novembre titre en première de couverture :
« Une incommensurable bêtise et une population outrée ! »
« On ne m’empêchera pas de penser, écrit le rédacteur en chef, que, quelque part, il y a des coups de pied où je pense qui se perdent… »
Les trois jeunes en goguette sont désormais sous les verrous. Condamnés à une peine considérée comme trop légère, ils devront répondre à nouveau de leurs actes, le Procureur ayant interjeté appel de cette décision.

Décembre 1999, 80 adultes cassent les vitres des Affaires maritimes, celles du bureau du Président du Conseil Général, celles de la Préfecture, mettent à sac un véhicule privé. L’Echo des Caps du 10 décembre titre en première de couverture :
« Pêche Grosses colères à St-Pierre comme à Miquelon ».
Ce que l’on peut traduire par un débat d’idées un peu vif.
« Passant outre les invectives des uns et des autres, la Préfecture a réclamé un délai de réflexion de 48 heures » avant d’annoncer la venue d’un médiateur de métropole.

Et tout le monde d’être invité à s’asseoir autour d’un tapis vert autour de monsieur Bernet, nommé par le Gouvernement (il est des jours où l’on se dit que l’orthographe conserve toute son importance).

Avant de porter un toast à la santé de ceux qui trinquent ?

Comme le rappelle l’Echo des Caps, le médiateur « était déjà présent en mars 1992, en tant que Directeur des Pêches au Secrétariat d’Etat à la Mer, peu de temps avant la sentence du tribunal d’arbitrage de New York » où nous avons tout perdu. On ne doute donc pas que monsieur Bernet aura un tuyau pour sortir de la nasse.

Heureusement qu’il nous reste encore les yeux pour rire ou pleurer.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
11 décembre 1999