Chronique du 3 décembre 1999

La vie a de ces clins d’œil !

Chronique du 2 décembre 1999 : rien à signaler que l’ambiance chloroformée qui a envahi les îles.
3 décembre 1999, la brume enveloppe les îles et c’est la chauffe soudaine : mise à sac du bureau du Président du Conseil général, du Bureau des Affaires maritimes, de la Préfecture, par les salariés de SPM-Sa, l’usine de traitement du poisson !

Vitres brisées, (RFO dans son journal de midi ne parle que de la porte) déchets et têtes de morue déversés sur le seuil de la préfecture, coup de sang de plus de 80 protestataires furibards, gendarmes repliés dans la préfecture, impuissants à endiguer la vague de colère, gaz lacrymogènes dérisoires, voiture du Président de la Chambre de Commerce elle aussi saccagée, nous voici revenus au temps des dialogues impossibles, des surchauffes soudaines, conséquence inéluctable de la montée des tensions quand le monde de la pêche se sent mené en bateau.

« Que faut-il faire ? Montrer les dents, comme en Corse ou en Guadeloupe ? Ce serait désolant d’an arriver à de telles manifestations de mécontentement », écrit le Maire, prémonitoire, dans son éditorial de l ‘Echo des Caps du 3 décembre, mais à propos de ses « problèmes municipaux ».

L’accord donné par le Préfet de faire venir un bateau canadien pour pêcher les quotas attribués à l’archipel a mis le feu aux poudres. Hier, c’était le calme, aujourd’hui, tout se corse.

La leçon n’est-elle pas de se méfier des effets d’optique ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
3 décembre 1999