Chronique du 8 décembre 1999 (2)

La chaise de poste ayant disparu depuis belle lurette, les employés de la poste ont refusé de faire diligence le samedi matin. Las d’être assis sur des chaises trouées, voire d’être assis entre deux chaises, entre la Poste, leur employeur et le Conseil général, leur hôte, (la Collectivité étant propriétaire des locaux – logique) ils en sont arrivés à faire valser leurs chaises par la poste, en n’en gardant que quelques morceaux, soucieux de préserver, dira le médisant, pour la postérité (et non leur postériorité) une vie de bâton de chaise.

Le conflit s’étant soldé par un compromis, le 8 décembre 1999, chacun peut désormais se pencher sur d’autres dossiers.

Peut-on imaginer que dans des bureaux feutrés l’on s’affaire à oblitérer les sujets susceptibles de fâcher ?

Dans les coulisses les artistes s’épuisent à courir le cachet.

Et les noceurs, imperturbables, de décacheter une boutanche à la santé des metteurs en scène.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
8 décembre 1999