En ce printemps 2002, Saint-Pierre et Miquelon donne l’exemple ; chacun est invité à balayer devant sa porte dans un souci de préservation de l’environnement. Peut-on espérer que les politiques feront de même ? A l’échelle nationale, on peut en douter tant est grande la pollution neuronale. Depuis le deuxième tour des présidentielles, la violence, omniprésente jusqu’alors sur les petits écrans, s’est volatilisée. Un nouveau gouvernement veille sur nous et MAM erre à la défense. Mais les législatives se présentent ; quelles sont les manipulations qui prépareront le chemin des urnes ?
On a donc parlé en ce mois de mai 2002 de Printemps de l’environnement à Saint-Pierre ; on est même passé à la pratique, les membres des associations se sont, une fois de plus, mobilisés le samedi 11 mai pour que l’île se refasse un semblant de virginité. Disons-le cependant, les efforts des années écoulées semblent porter leurs fruits. La pollution individuelle, sur fond de canettes et autres bidons jetés à tous les vents, recule. Mais la vérité sort souvent de la bouche des enfants. L’une des jeunes participantes a exprimé son mécontentement de devoir ramasser autant de bouteilles vides de… bière.
Reste à envisager une exposition de photos comparative entre la zone industrielle de Dartmouth en Nouvelle-Ecosse et la zone artisanale de Saint-Pierre. Devinez où l’on trouve un amoncellement de carcasses en tout genre… Les gagnants gagnent (ce qui est un minimum) un voyage gratos, payé par les pollueurs, naturliche. Histoire d’aller se requinquer les mirettes.
Quant à celui qui se pose la question : mais où finissent les piles alcalines, je lui réponds : A l’incinérateur pardi ! Je préfère avaler ta fumée que celle de la dump, a susurré au pied levé à son amant boutonneux déboutonné une effeuilleuse au fait de ce qui contamine. Enfin, je te le dis, en passant.
Henri Lafitte, Chroniques insulaires
14 mai 2002