Chronique du 19 Mai 2002

Saint-Pierre et Miquelon offre la particularité en ce printemps 2002 d’offrir à la vue du badaud badin baguenaudant plus de candidats au élections législatives que de fleurs de pissenlits. Pour les pissenlits, c’est simple ; il n’y en a pas. Pour les candidats, je te dirai où j’en suis quand j’aurai fini de compter. Depuis qu’on n’utilise plus l’outil digital pour une opération somme toute numérique, le résultat est plus aléatoire, surtout lorsqu’en fonction du facteur temps, l’on obtient une croissance exponentielle à cause des divisions.

Tu me suis ?

Tu parles d’un tableau, m’a dit un compatriote devant sa boîte postale. Encore une élection à la gomme, s’est exclamé un autre. Ils ont bonne mine, a ironisé un troisième. Je me taille, a ajouté un quatrième. Difficile, tu en conviendras, ô lecteur à la perplexité bandante, de se soustraire à une telle addition d’observations attrapées à la louche dans la baille du bon sens. Mais, si je puis me permettre, – c’est pour te montrer que la rhétorique peut laisser sans voix -, l’important n’est-il pas à un moment donné de se dire : ” Je pose tout et je retiens un ” ?

On aura donc, semble-t-il, huit candidats. Mais sais-tu pourquoi il y a un ” h ” à huit qu’on aurait pu écrire ” uit “, du fait qu’il vient du latin ” octo ” ?

 Pour éviter de lire vite, ce qui aurait donné ” vit ” ?

 Bravo. Et un vit aurait immédiatement attiré l’attention sur les glands, forcément.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
19 mai 2002