Chronique du 26 Février 2000

Cher (ô délices de la gratuité) lecteur des chroniques, peut-être ne le sais-tu pas – et je ne t’en voudrai pas, ta fidélité vaut bien que je te pardonne -, nous entrons dans une période électorale, celle des cantonales, événement d’importance sur nos rochers, voire dans la région (gare aux illusions), mais en tout cas pas dans le pays (chassons toute prétention).

Des listes, des noms émergent, progressivement et c’est ce dont (et non ce don) je veux t’entretenir (si tant est que j’en aie les moyens). Je suis d’ores et déjà frappé par l’insistance des candidats déclarés à nous signaler la parité, l’âge moyen des listes, (dans l’attente on s’en doute des trombinoscopes), à croire que l’on pourrait faire l’économie d’une campagne, tellement, apparemment, on (pronom indéfini qui désigne l’hypocrite des urnes) semble se contrefoutre des idées que les candidats s’apprêtent à défendre., à tel point qu’un programme de dernière minute n’empêcherait pas, à mon sens, l’acte manuel (dans la solitude du poignet) démocratique.

Car la politique, sur nos îles, est avant une affaire de noms propres, qui ont la prééminence sur les noms communs, porteurs, ne nous en déplaise, d’idées nouvelles éventuelles. Admettons toutefois qu’il y a de temps à autre quelques sursauts conceptuels. J’en veux pour preuve ” à l’échelle humaine “, publication socialiste du 1er décembre 1999, restée depuis sans suite, oserai-je dire sans voix ? Certes il existe aussi un mouvement politique ” Archipel demain ” dont on peut supposer qu’il est un forum propice aux débats. Mais contentons-nous de le subodorer car ” Le Vent de la Liberté ” ne le mentionne pas.

Quant à l’Echo des Caps, il en va de même, seuls les ténors s’y expriment, ce qui nous prive des barytons. Mais doucement les basses, qui ne dit mot consent. Ne portons donc pas d’accusation à l’encontre de ceux qui prennent leurs plumes. Il est trop facile de vouloir les secouer.

D’abord les noms ; que viennent les idées. Le rideau ne s’ouvrira-t-il pas une fois de plus sur une tragi-comédie ? Car les dés du pouvoir ne sont-ils pas pipés ? Que reste-t-il de notre force identitaire ?