Chronique du 28 Mai 2002

En ces jours de campagne électorale, je voudrais, ô lecteur que j’ai volontairement abandonné aux affres de la circonspection réflexive (je t’imagine te grattant de la dextre le menton devant ta psyché), te faire part d’un texte d’un auteur compositeur interprète dont tu auras tort (si tu le permets) de méconnaître le nom. Il est mort, le poète, et le monde entier – ce con – ne s’est pas mis à le pleurer. Je veux toutefois te parler de Jacques Debronckart.

Extrait de sa chanson intitulée “Mon cher député”

“Mon cher député
Votre siège vous l’avez gagné
A une voix de majorité
Or cette voix c’était la mienne
J’ai voté le dernier
A dix-neuf heures cinquante-neuf
Et des poussières c’est pas du bluff
Y’a des témoins qui s’en souviennent
Dans vos réunions sur vos affiches à la télé
Vous avez dit et répété
Que vous feriez tout pour nous plaire
C’est donc sans vergogne cher ami que je vous écris
Pour les trois ou quatre petits rien que voici :
Ma sœur voudrait bien la légion d’honneur
Mon frère ne pas faire son service militaire
Ma tante ô pas grand-chose le Jardin des Plantes
Ou à défaut elle aime la nature un p’tit poste à l’Agriculture
Mon fils alors lui n’importe quoi à la Justice
Mon père pareil mais aux Affaires Etrangères
Ô moi j’ai pas d’ambition chargé de mission
Ça ca m’irait mais attention sans précision…”

Sache pour ta gouverne que Jacques Debronckart est venu à Saint-Pierre.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
28 mai 2002