Chronique du 28 Septembre 2000

Des îles qui s’étirent tendrement du nord au sud sous un soleil subarctique, paysage de dunes ondulant sous la lune, et des oiseaux paisibles sur les étangs placides, puis le crachin soudain et la pluie qui s’en vient. Le ciel est gris puis s’effiloche et les taches azurées s’unissent pour une toile marine mille fois renouvelée qui se reflète sur des eaux hier encore si poissonneuses.

Terre de relâche pour des pêcheurs avides de morue et l’histoire du Nouveau Monde qui s’enclenche. Terre de labeur, de courage, saisons qui se succèdent sans que l’on compte les heures, dos courbés vers les chafauds pour sécher le poisson. Drames de la mer, salaires de misère, mais la vie que l’on transmet en guise de témoin, sans rechigner pour que les îles soient encore là demain.

Îles aujourd’hui au souffle renouvelé, portées par des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants à la chaleur communicative, terre d’accueil où l’étranger se sent le bienvenu, lui le touriste d’un jour, d’une semaine, que l’on respectera parce qu’il a pris l’avion ou le bateau pour venir à la rencontre d’un archipel hospitalier.

Îles où l’on porte peintres, artistes et artisans pour l’aventure commune, dans l’effort renouvelé des défis que l’on relève, quand le pêcheur, le commerçant, l’hôtelier, le politique, apportent leur écot à l’œuvre communautaire.

Îles du Nouveau Monde qui rayonnent de leur identité marine et francophone, îles chaleureuses, envoûtantes.

Îles où j’aurais aimé vivre pour toutes ces raisons…

… les îles de la Madeleine.