Un véritable élan est-il possible ?

Colère et violence à Miquelon, sur fond de campagne électorale pour le prochain siège de député, ont cédé la place au dialogue, voire à la concertation. Le Préfet et le Président du Conseil Général se sont rendus sur place le lundi 3 juin 2002 pour tenter d’apporter des réponses à une situation très préoccupante. Dans un premier temps, des crédits ont donc été débloqués pour des travaux d’eau et d’assainissement, les chantiers publics ayant malheureusement pris le pas sur l’activité de pêche depuis le paroxysme de la crise de 1992 comme l’a rappelé le Président du Conseil Général. Le développement économique, certes, ne se décrète pas et l’initiative privée a un rôle moteur à jouer si l’Archipel veut dépasser cet état de fait.

Parmi les sujets prometteurs, l’aquaculture est sans doute un axe majeur. Le Préfet s’est engagé à tout faire pour permettre le déploiement de cette activité. Les promoteurs attendent la participation financière de la Collectivité. Information surprenante qui mérite toutefois des éclaircissements pour le grand public, le Président du Conseil Général a souligné au cœur de la crise, le samedi 1er juin, que ceux-ci se refusaient à s’engager dans la procédure de défiscalisation au niveau européen qui permettrait de disposer d’une assise financière solide afin d’assurer la pérennité de l’activité. S’agit-il, dans cette proposition, d’éviter l’engagement de sommes importantes qui seraient investies sans garantie sur la durée ? N’est-ce pas lié à la nécessité de dépasser les limites du Code local des investissements, compte tenu des limites financières du budget de la Collectivité ?

Plusieurs pistes auront donc été explorées, de l’utilisation de la quarantaine aux emplois publics en passant par la construction de maisons préfabriquées. Par-delà cette poussée de fièvre localisée à la commune de Miquelon, se pose le problème plus global du développement économique de tout l’Archipel. Mais le poids des solutions palliatives adoptées depuis la crise de la pêche peut-il permettre l’émergence de nouvelles attitudes propres à insuffler un élan porteur d’un véritable espoir ?

Henri Lafitte, 4 juin 2002