Vers une nouvelle crise ?

Il y avait du pathos dans l’intervention télévisée du président du Conseil Général au journal télévisé du 1er juin, suite aux exactions commises par des manifestants en colère dans les locaux du Conseil Général à Miquelon. “On s’attaque à ma personne”, de déplorer le responsable de l’exécutif local.

Ultimatum, violence, casse, sont à nouveau au rendez-vous, mais à Miquelon cette fois, dans la droite ligne des débordements malheureux du passé. Triste constat dans une collectivité où les cris d’alarme meurent le plus souvent dans la nasse de l’indifférence, habituant ainsi tout porteur de revendications à déchaîner sa colère contre le bien public pour se faire entendre.

L’Archipel s’enfonce progressivement dans la crise, malgré une façade encore pimpante. La vie au quotidien semble être en décalage grandissant avec la réalité d’une économie qui n’a pas trouvé de nouveau souffle. La perspective des hydrocarbures fait toujours partie de ces mirages qui alimentent les discours politiques riches de promesses le plus souvent non tenues.

Dans ce contexte, la campagne pour les législatives brille… par son manque d’éclat. On en retient simplement que le député ne peut être que le quémandeur suprême auprès d’un pouvoir, quoi qu’on en pense, toujours fortement centralisé. “Il faut des crédits”, tel est le leitmotiv. Mais d’activité productive, source de capitaux propres, il n’y en a guère. Et là est bel et bien le drame. Paris ne répondait pas, du fait du contexte électoral, de déplorer impuissant le président du Conseil Général. Et comme par hasard, des crédits parisiens se sont débloqués dans le sillage d’une nouvelle saute d’humeur.

Henri Lafitte, 2 juin 2002