Chronique du 31 Octobre 2002

Ceux qui croyaient que Saint-Pierre n’était cette année qu’un immense chantier se sont mis le doigt dans l’œil. Le chantier aurait pu être plus grand encore ; d’autres routes auraient pu avoir droit aux saignées salvatrices, comme la route de la Bellone, dite route du Diamant. Mais ce chantier n’aura pas eu lieu pour cherté excessive. A 700 000 francs la portion de 500 mètres de route, cela peut se comprendre. Mais à Saint-Pierre et Miquelon, un bon marché n’est jamais bon marché.

La guerre des tranchées dans le secteur du BTP tient désormais le haut du pavé. Les grévistes faisaient à nouveau le pied de grue (normal) au Conseil Général dès mâtines en ce jeudi 31 octobre 2002. Et RFO s’en est fait l’écho dès le journal de 13h30, témoignant d’un rapport de forces houleux entre les protagonistes, amenant même le Président et ses conseillers à rompre provisoirement la négociation, faute de pouvoir donner la pelle au cul à leurs visiteurs accourus à la pelle.

Et voilà que par-dessus le marché (l’occasion fait la larronne) la représentante de Cap sur l’Avenir en rajoute une bi-couche, soutenant l’espace d’un instant la justesse du propos quant à l’appel d’offres jugé infructueux, mais s’attaquant illico à des pratiques jugées illégales dans des modifications de marché en cours de route (décidément on n’en sort pas), notamment en ce qui concerne celui du foyer pour les jeunes (les vieux de demain), 14 lots ayant été regroupés sans coup (de marteau) férir, contrairement aux règles qui prévalent en la matière. Et Annick Girardin de prendre à témoin la lettre du Trésorier-Payeur Général adressée récemment au Président du Conseil dénonçant cette pratique abusive.

Revenant enfin sur les appréciations de monsieur Marc Plantegenest sur l’énormité de l’offre du GIE pour les travaux de la route de l’Or en Barre (futur nom de la route du Diamant) – 700 000 francs les cinq cents mètres, de quoi faire rêver toute petite entreprise en mal de chiffre d’affaires -, Annick Girardin, particulièrement remontée, s’est muée soudain en rouleau compresseur en dénonçant les 700 000 francs que, selon elle, se seraient attribués, par le truchement de la forte revalorisation des indemnités électives, les Président, 1er et 2è Vice-Présidents, revalorisation qui aurait été condamnée par décision du tribunal administratif

Et voici l’Archipel replongé dans ses travers habituels donnant l’image d’un marigot où les millions doivent tomber à la pelle, le commun des mortels étant condamné à chercher désespérément des pépites sur le Caillou.

Et ma pomme de chanter “Marie, ma grue” dans l’espoir de faire fortune.

Henri Lafitte, 31 octobre 2002