La vie est ainsi faite qu’elle laisse toujours place à de grandes interprétations. Ainsi en va-t-il du mois de septembre 2002 à Saint-Pierre que le président du Conseil Général qualifie de “chargé” dans le numéro du 4 octobre de l’Echo des Caps alors qu’il (ce mois) aura plutôt laissé l’impression d’une ample léthargie ondulant sur la monotonie des vagues sous un ciel pigmenté d’étoiles.
Qu’importe après tout puisque l’on semble veiller sur nous et que nos modestes préoccupations doivent tourner autour du choix de la couleur d’un dernier véhicule flambant neuf. Car, quoi de neuf sous le soleil, patron ? Je t’appelle patron, en guise de respect, tu noteras.
Fais un tour dans un Saint-Pierre. Fais le compte des restaurants, hôtels, bars et boîtes de nuit. Reporte-toi trente ans en arrière et dis-moi, en ces temps où les feuilles mortes se ramassent à la pelle mécanique, si quelque chose a changé au fond. Dans le sens d’une amplification du mouvement de développement annoncé dans tant de plate-formes plus politiques que pétrolières, bien entendu.
Fais le compte des emplois ni publics ni para-publics, ôte les subventions d’équilibre et dis-moi si ça baigne.
Au moment où l’Etat veut modifier la Constitution pour élargir la régionalisation, imagine ce que deviendront demain nos politiques privés de pouvoir décisionnel jacobin.
Henri Lafitte, Chroniques insulaires
5 Octobre 2002