Chronique du 25 novembre 2002

Pensées aquacoles

A Miquelon, l’entreprise EDC s’est lancé courageusement dans la coquille sans avoir peur de plonger.
A Saint-Pierre, l’EDC (l’Echo des Caps) part chaque semaine à la pêche aux coquilles, sans pour autant tout ramasser (« j’ai siégés aux assemblées plénière », lit-on dans le numéro du 22 novembre 2002), (« la nécessité de relancer les négociations avec le Canada sur l’off shore pétrolier », lit-on encore, et plus loin, « les négociations avec les Canadiens en matière d’offs hore pétrolier », sans oublier les « besoins de l’offshore pétrolier », toujours dans le même article, ce qui ne peut que rendre les négociations difficiles, faute d’une langue stabilisée).
A Saint-Pierre et Miquelon, l’état des marchés publics fout les moules.
On a travaillé du chapeau à Saint-Jacques de Compostelle à l’automne 2002 pour garantir notre avenir.
La publicité médiatique sur les chiffres du BTP et les règlements de comptes non réglés n’incitent-ils pas à conclure trop imprudemment que l’on y vend bien ses coquilles ?
Le Saint-Pierrais et le Miquelonnais ne rentrent-ils pas trop facilement dans leur coquille par manque de pêche?
La majorité au Conseil Général n’est-elle pas prise dans la nasse des entreprises du BTP ?
Ne nous transformons-nous pas, progressivement, dans l’apathie ambiante, en mollusques, prêts à servir lors des cueillettes électorales ?
Ne sommes-nous pas comme des moules accrochées à leurs rochers ?

Mais le pétoncle n’est-il pas acéphale, ce qui le distingue de ceux qui le consomment dans un pays de fortes têtes qui n’aiment pas qu’on leur bourre le mou ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
25 novembre 2002