Chronique du 29 novembre 2002

Histoires de pilotes.

La compagnie Air Saint-Pierre récupérera-t-elle son nouvel avion, en remplacement du Navajo ? Rien n’est moins sûr, la société Reims Aviation, constructeur du CESSNA annoncé, ayant eu les ailes coupées. Aurons-nous un jour des pilotes sans avion ? Paradoxalement, la compagnie locale ne risque-t-elle pas de perdre des plumes en conservant son navajo ?

La société Saint-Pierre RoRo Service se passera à son tour de pilote, a annoncé son PDG le 26 novembre 20002. Pas question de payer ce service alors que la compagnie concurrente, Delta Transport SA, n’y fait pas appel. Saint-Pierre aura donc des bateaux sans pilote en attendant que le ciel se dégage dans le transport maritime.

Comble d’ironie, chaque bateau approvisionnant l’Archipel ne devra-t-il pas prendre un pied de pilote pour éviter la casse, ce qui en soi ressemble fort à un démembrement du pilote lui-même ?

Saint-Pierre et Miquelon aura eu beau servir de territoire pilote pour la nouvelle loi de décentralisation, le passeport mobilité en est toujours au point mort.

Sur l’Archipel, nous sommes menés en bateau, certes, mais s’il y avait un pilote dans l’avion, cela nous donnerait des ailes, de se dire un penseur saint-pierrais, la tête dans les nuages et les pieds au bout du môle.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
29 novembre 2002