Chronique du 20 décembre 2002

Difficile de trouver un terrain d’entente entre les différentes tendances politiques de l’Archipel. Surtout quand il s’agit de terrain. L’opposition reproche au président du Conseil général d’acheter, dans ce qui « s’apparente à un délit de favoritisme doublé d’un délit d’initié », un terrain route de la Cléopâtre, dite route de Savoyard, là ou se trouve le stand de tir Henri Sautot.

Et les parties de se tirer dessus à boulets rouges. N’était-ce pas un terrain privilégié pour se regarder en chien de fusil ? Encore fallait-il avoir le pif pour le repérer ce terrain arpenté, enregistré, numéroté, nous dit-on, en seulement 24 heures. Bref, une histoire de nez, comme du temps des Pyramides.

Difficile de tâter le terrain sans être accusé de prendre parti en ces temps troublés. Car la politique, n’est-ce pas passer son temps à gagner ou perdre du terrain, ce qui fait que, le plus souvent, les espaces de liberté s’en trouvent quelque peu minés ?

N’a-t-on pas l’impression d’assister impuissant à un combat terre à terre pour quelques arpents de neige sur les 242 km2 restants d’une grandeur passée ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
20 décembre 2002