Chronique du 5 décembre 2002

Paris transforme une partie de son Hôtel de Ville en crèche. Ainsi l’a voulu, en cette année 2002, le Maire de la Capitale, monsieur Bertrand Delanoé.
Saint-Pierre transforme sa crèche en une annexe de l’Hôtel de Ville. Ainsi l’a voulu, en cette année 2002, la maire de la capitale, madame Karine Claireaux.

Doux Jésus, de soupirer Joseph – il pourrait s’appeler Jules – , la crèche ne va-t-elle pas nous mettre sur la paille ? Il suffit que Saint-Pierre se fie à sa bonne étoile et nos petits rois mages seront bien gardés, de rassurer Marie (elle pourrait s’appeler Marie).

Il reste à espérer que les budgets fassent des petits pour alimenter la crèche et que les bœufs bossent comme des ânes pour nourrir les budgets, de grogner un grincheux.

Mais la vie de nos cités ne serait-elle pas assombrie si l’on ne s’occupait assidûment de nos loupiots et de nos loupiotes ? Ne serait-il pas paradoxal d’inciter nos jeunes procréateurs allumés à moucher la chandelle pour y voir plus clair et faire des économies d’énergie ?

Assurer l’avenir des enfants perdus, des enfants prodigues, des enfants gâtés, des enfants terribles, des enfants de chœur, des enfants dans le dos, n’est-il pas l’enfance de l’art de l’action publique ?

Et Marie elle-même n’a-t-elle pas pratiqué l’ouverture en câlinant le petit Jésus à Joseph ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
4 Décembre 2002