Chronique du 17 janvier 2003 (2)

On n’est pas dans la Marne ! C’est du moins ce que l’on s’obstine à penser à Saint-Pierre et Miquelon depuis le dépôt de bilan de Reims Aviation le 30 octobre 2002. Un délai d’une semaine a encore été accordé alors que le tribunal de commerce devait décider du sort de l’entreprise le 16 janvier 2003.

Qu’adviendra-t-il du futur avion d’Air Saint-Pierre censé remplacer le Navajo et pour lequel une somme rondelette a déjà été avancée ? Sûr qu’il faudra marner pour s’en sortir. Et dire que Saint-Pierre et Miquelon aurait pu ajouter son nom à la liste des clients comme l’Australie, le Gabon, l’Afrique du Sud, la Grande-Bretagne, l’Inde, le Kenya, la Corée du Sud, le Vénézuela, les Etats-Unis.

Pour vous payer le F406, dit le site de l’entreprise, « commencez par faire des économies ! » Ça se comprend.

Pour trouver un passeur vers l’autre rive, faudra-t-il faire la marne ? de s’interroger un circonspect en contemplant Terre-Neuve.

Et de chanter sur l’air de Charlélie Couture:
« Comme un avion sans aile
(…)
Même si j’peux pas m’envoler,
j’irai jusqu’au bout,
oh oui, je veux jouer
même sans les atouts »

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
17 janvier 2003