Chronique du 28 janvier 2003

Le rayonnement culturel de l’Archipel est-il en proie à la diffraction ? Dans la foulée de l’abandon de la diffusion des programmes de RFO sur le Canada, le Francoforum se réoriente vers l’apprentissage de… l’anglais. «My tailor » reste riche, mais les affaires dans la langue de Boileau prennent de la gîte. Il a fallu « se rendre compte de la réalité économique », de préciser sur les ondes de RFO le directeur de l’institution, censée il n’y a pas si longtemps, être le vecteur de notre valeur à haute francité ajoutée. Il a donc fallu « dépasser la mission première », a-t-il ajouté.

Le paradoxe est que l’Institut Frecker, antenne de l’Université anglophone de Saint-Jean de Terre-Neuve, dispense à Saint-Pierre des cours de français, pendant que le Francoforum se spécialise dans la langue de Cromwell.

A quand un nouveau nom de baptême pour les instituts en question : l’Angloforum pour le français, le French Institute pour son voisin ?

Mais comme on apprenait avec Assimil, « We are poor and he is rich ». Nous sommes pauvres et il est riche. Cherche le riche et tu trouveras les pauvres.

Quelle que soit l’histoire du tailleur, ne faut-il pas, coûte que coûte, tirer son épingle du jeu ? L’engouement des soixante participants aux nouveaux cours proposés serait là pour le démontrer. Right ? Yeah !

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
28 janvier 2003