Chronique du 5 janvier 2003

Je reprends contact avec Toi, ô lecteur de l’an trépassé ressuscité au premier jour de l’année nouvelle. Une pause ne fait-elle pas du bien quand elle n’est pas chronique ? Que puis-je te souhaiter à la hauteur de la cuvée « Prestige » venue arroser la côte française à l’aube de ce nouveau millésime ? Du béton, du pétoncle et du poisson ? Des touristes, des salons, des subventions ? Des ministres, des p’tits fours, une promotion ? Un CESSNA, un Airbus, un hydravion ? Un tour de ville, un tour des phoques, un tour de cons ? Un festival, une course à pied, un téléthon? L’Anse à Henry, à Marcadet, l’anse à Bertrand ? Un député, un sénateur, un président ? Mais ceux-là, tu les as déjà si tu vaques à Saint-Pierre ou à Miquelon. Et si tu bivouaques autre part, tu en auras vu d’autres.

Tes attentes ne sont-elles pas différentes, après tout, si tu crèches ailleurs que dans nos îles trop souvent malmenées par l’inconscience ? Mais ne nous ressemblons-nous pas puisque la vie se globalise, se mondialise et nous fait tous pencher vers demain comme la tour de Pise, avec sa part d’incertitude ? Sauf que la tour en question, on a réussi à la redresser.

Quel que soit l’enclos que l’on nous a destiné, ne soyons ni bœufs ni vaches, même si G.W. Bush a la prétention de veiller sur nous comme sur les autres tel un cow-boy sur son troupeau. Bref, ne soyons pas trop bêtes, si c’est possible. Et tous en selle contre l’indifférence.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
5 janvier 2003