Chronique du 11 février 2003

Ah que non ! Telle aura été, pour résumer, la réponse du maire de Saint-Pierre, madame Karine Claireaux, à ceux qui lui réclamaient de la flotte en bouteille vu que son eau, une fois de plus, n’était pas claire.

Car l’eau trouble régulièrement les esprits, ô lecteur assoiffé. Un coup j’te bois, un coup j’te bois pas. A décourager tout alcoolo en période de sevrage. Un jour c’est le produit qui manque, le lendemain c’est le traitement qui fait défaut. Difficile d’adopter une conduite dans de telles circonstances. Il y a de l’eau dans le gaz, pourra-t-on soupirer. Pour finir le tout, voilà que l’eau attaque les serpentins des chaudières. Il faudra rajouter du gaz dans l’eau pour compenser une déminéralisation bouffeuse de tuyaux, nous a précisé notre édile sur les ondes de RF… Eau, l’hydre de Saint-Pierre pointant régulièrement son nez à table, actualité eau…blige.

Où sont les temps pas si lointains où les problèmes de robinets qui fuient calmaient tout le monde ? de se lamenter un nostalgique de Jules Ferry. La maire de cette eau triche, constatera un autre. Faut-il en faire une montagne ? de lui demander son voisin. Quelle cruche ! Bien sûr que oui parce que cette eau pine ! lui rétorquera son vis-à-vis.

Saint-Pierre est donc divisé, dans ce domaine comme pour beaucoup d’autres. Devrons-nous écrire un jour nos propres accords d’Evian afin de sortir enfin la tête de l’eau ?

Difficile en tout cas de se mettre un bouchon quand ces péripéties de la plus belle eau nous donnent l’eau à la bouche…

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
11 février 2003