Chronique du 27 février 2003

– Papa, c’était quoi un socialiste à Saint-Pierre et Miquelon ?

 Demande à maman.

Alors que ce début de siècle chiraquo-raffarinien va bon train – malgré les déraillements de plus en plus fréquents sur les voies de l’emploi et des aides aux plus démunis -, la question ne risque-t-elle pas de paraître rapidement moins farfelue qu’il n’y paraît mon enfant ?

A écouter les derniers commentaires politiques quasi dithyrambiques sur le projet de Loi Programme pour l’Outre-Mer, on en finirait par oublier les élans élogieux à propos de la LOOM, hier. Car Brigitte est venue et tout le monde semble s’être converti au bleu… d’Outre-Mer, dans la foulée du maire de Miquelon qui l’arborait sur sa cravate le jour de la grande visite.

Mais en passant au bleu, les espoirs ne risquent-ils pas de disparaître ? Telle semble être la préoccupation d’Albert Pen, longtemps le pôle de fixation des pros et des antis de ces quarante dernières années. »Pas de doute, ce Gouvernement s’y entend en matière de « communication » ! », écrit-il dans l’Echo des Caps du 28 février 2003. « Ce n’est pas du poker, mais du bon vieux bluff ! Jusqu’à maintenant, ça prend semble-t-il auprès de la majorité de la population si l’on en croit les sondages, mais pour combien de temps ? »

Car la carte du Tendre, ô lecteur avide de réminiscences livresques, ne voile-t-elle pas la face cachée des cocufiages en latence dans les passions trop vite déclarées, surtout quand on n’y voit que du bleu ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
27 février 2003