Ce que j’aime chez mes frères et soeurs miquelonnaises

D’abord il n’y a pas erreur mais volonté orthographique, Le masculin ne l’aura pas emporté sur le féminin.

Ensuite, il y a l’extraordinaire implication d’une communauté pour se défendre et participant ainsi à la défense des couleurs de l’Archipel.

Car la palette des couleurs est synonyme de diversité et la beauté de l’œuvre collective porte le respect de chacune d’entre elles.

Que plus de vingt personnes – sur 600 âmes – s’investissent avec autant de conviction dans une pièce de théâtre mérite un coup de béret. La communauté miquelonnaise s’affirme par l’expression théâtrale et dramatique. Et le spectateur ne peut qu’être admiratif devant la diversité des âges des participants, de Thomas Detcheverry, jeune passager tremblant d’inquiétude dans un avion malmené par Eole endiablé, à Patrick Vigneau, lui aussi passager, au regard de chef indien à vous transpercer l’âme par la force de sa passion, en passant par l’aura de Patricia Orsiny, révélant dans le regard partagé la blessure de Pascale Coste, femme miquelonnaise toute à sa douleur de l’enfant perdu, à Joëlle Detcheverry, entière de vérité, soit une vingtaine de comédiens, de certains, déjà expérimentés aux nouveaux talents se riant des âges. N’étiez-vous pas Gouverneur, Baron ou Prêtre, Roger, Dominique, Jean-Pierre ? Etais-tu dans l’armée Claudia ou commandais-tu les astres ? Tu portais la jeunesse, Michaël. Et la souffrance, Muriel. Ah les affres du commerce en ce temps-là, Sylviane ! Quelle force de résistance chez les femmes d’alors, Francesca ! N’étais-tu pas la force de la parole, chez les Micmacs ou à Miquelon, Cyril ? Et toi Claude, tu souffrais, Miquelonnais ou Micmac. La souffrance n’est-elle pas la même, quelle que soit l’identité de celui qui la porte ? Car c’était dur de résister en ce temps-là, Patricia. La réponse, cher Claude, n’était-elle pas collective ? Mais les affres du doute guettaient, Marjorie, car tout n’allait pas de soi, ne coulait pas de source, comme l’eau du ruisseau. Et toi Amandine, tu nous a fait découvrir le plaisir de la vie, dans la fraîcheur de ta danse. Et vous, Marlène, Joëlle et toute l’équipe municipale de Miquelon, que de travail pour porter ces couleurs !

En appui, en osmose, techniciens, musiciens, metteure en scène (Isabelle Astier)- plaisir de la féminité -, compositrice (tiens, mon dico ne réagit pas, car ta musique, chère Anne, était sincère), et tous ceux qui auront contribué à la recherche historique, concrétisant le lien entre Miquelon, Saint-Pierre, la France et Terre-Neuve., Jean-Pierre, Andrée, François, Georges et Charles.

L’Archipel doit se ressourcer pour porter haut sa fierté et Miquelon Culture Patrimoine, avec sa pièce « Un Noël avec les Mi’qmaks » aura su donner sa part de souffle.

Henri Lafitte, 8 mars 2003