Chronique du 26 mars 2003

Arrête ton char Georges ! Tu vas nous faire mourir… de rire ! (privilège de tous ceux qui ne meurent pas sous les bombes bushiennes). Les criminels de guerre irakiens seront traduits devant les tribunaux, dis-tu ? Tu es culotté mon salaud ! Et toi, avec ta folie meurtrière, tes B 52, tes bombes à fragmentation, tes missiles, pour une guerre que tu as voulue contre la volonté des Nations-Unies, tu ne rendrais pas des comptes ? Ah ! Elles t’indisposent ces photos de morts américains ! Et tous ces morts irakiens que l’on ne voit pas, ils ne t’indisposent pas ? Pas d’images, pas de peine ? Faut pas trop ébranler la sensibilité de tes concitoyens ? Eh bien, tous ces morts des deux bords nous indisposent et nous font gerber.

Arrête ton char Georges ! Et celui de Tony, le blaireau. Il faudrait que l’on soit fier de vous parce que les puits de pétrole sont sécurisés ? Et tous ceux qui crèvent la faim, la soif, alors ? Et ceux qui clamsent sous vos bombes ? Et les dommages que vous taxez si aisément en costar cravate de collatéraux ? Ils passent après ? Mais comment peut-on être dupe de votre outrecuidance, de votre superbe, de votre hypocrisie ?

Arrête ton char Georges ! Tu veux libérer tout un peuple du joug d’un oppresseur ? Tu parles d’une belle jambe pour tous ceux qui seront morts pulvérisés par tes missiles. Mais dis-moi, avec l’accueil qu’ils te réservent, tous ceux que tu veux libérer, permets-moi de te considérer comme un agresseur qui devrait répondre de ses actes devant la justice internationale.

Je dis « qui devrait ». Faut pas rêver…

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
26 mars 2003