Chronique du 4 mars 2003

La tradition est-elle si forte qu’on veut bien le dire ? Alors que Mardi-Gras est fêté par les petits et les personnes âgées, l’indifférence semble l’emporter de l’adolescence aux prémisses de la retraite. Seules les écoles auront fermé leurs portes mardi après-midi, lycée et lycée professionnel vaquant à leur programmation ordinaire. Le problème est que mardi-gras tombe en milieu de semaine, de dire une personne interrogée sur les ondes radio. Ah ! Si c’était tous les jours dimanche !

Où sont les chars d’antan, sachant qu’antan n’était que hier ? Chaque année, au moment du bilan, ressurgit l’idée de redonner plus de faste à cette journée qualifiée de traditionnelle ? Puis le soufflé retombe. Il est vrai que mardi-gras tombe en plein hiver.

D’ailleurs faut-il une journée particulière quand les masques de la vie ne tombent pas ? Faut-il une journée particulière quand l’ordinaire est grimé ? Peut-on espérer voir encore des mardi-gras alors il n’y a pas plus de doris ? Quel mardi-gras osera faire la nique à une société où la fête ne s’impose que la semaine des quatre jeudis ?

Il ne faisait pas gras en ce mardi-gras 2003, le ciel ayant revêtu une nouvelle fois son loup d’hiver. Du maigre ! me crieras-tu. Alors j’arrête mon char.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
4 mars 2003