Chronique du 8 mars 2003

La vie ne serait-elle que binaire ?

Oui, si l’on tient compte de l’extraordinaire implantation de l’informatique dans nos activités ordinaires. Mais sans O et sans 1, pourrions-nous aujourd’hui exprimer toutes nos nuances ?

Oui, si l’on en croit Georges W. Bush, le rempart du Bien contre le Mal. Existe-t-il une place pour la nuance dans le roulement des tambours de guerre ?

Oui encore, si l’on suit le journal du sénateur Victor Reux dans son article « Les phoques mangent du poisson… » dans son édition de mars 2003 : « La partie est difficile, lit-on, entre le groupe des pays Amis de la pêche » menés par notre ministre, Hervé Gaymard et celui des pays du Nord, les « amis des poissons » favorables au commissaire européen ». On comprend que le camp du Bien est représenté par le premier groupe alors que le second mené par le « commissaire européen, M » Fischler, avec son plan de subventions, de casse des navires et de reconversion des marins » est obligatoirement celui du mal. Etre pour ou contre le poisson, telle n’est-elle pas la question ? Toi, le poisson grillé, en sauce, sur le gril d’un côté, toi le poisson, mon pote, de l’autre. Mais est-ce si simple ?

Car il y a poisson et poisson. Et le phoque n’a-t-il pas plus attendri l’âme humaine que le cabillaud ? Les stocks de poisson surpêché ne se reconstituent plus ? C’est la faute aux phoques. N’y a-t-il pas trop de phoques partout ? Pour ou contre le phoque, telle est la nouvelle question, comme le souligne le même article.

Faut-il à nouveau vendre la peau du phoque pour mieux vendre la peau de l’ours avant d’accrocher au mur, au terme de l’aventure, la dernière peau de morue ?

Oui enfin, en ce samedi de la femme. La sexualité n’est-elle pas bipolaire ? Mais il n’y a pas que les femmes qui trinquent.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
8 mars 2003